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Industrie réputée pour être polluante, l’industrie aéronautique doit faire face aux enjeux environnementaux tout en réduisant les coûts au maximum. L’impact de la pandémie a poussé l’accélération de cette transition écologique dans l’aviation commerciale et l’industrie est en période de reprise et continue de développer des projets innovants en matière de matériaux et de systèmes de propulsion. Comment aller vers une aviation commerciale à la fois durable et performante ?
L’aérospatiale est un secteur économique stratégique. En effet, il emploie au niveau européen 2,6 millions de personnes et contribue pour 193 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) de l’Union Européenne. L’industrie aéronautique est considérée comme l’un des secteurs les plus polluants. La pandémie de Covid-19 a plongé le secteur dans une crise historique, freinant l’augmentation de la pollution aérienne, et le secteur aéronautique semble avoir fait de cette crise une opportunité pour adopter une stratégie résolument durable, avec l’aide financière des États. Par exemple, le soutien financier du plan France 2030 a pour objectif de développer un avion bas carbone des projets de nouvelles motorisations.
Chez Airbus, le groupe avait déjà franchi un cap avec plus de la moitié de la structure des A350 en matériaux composites, et des moteurs moins gourmands en carburant. Grâce au pilotage assisté par ordinateur, Airbus s’oriente progressivement vers l’avion « single pilot operation » (avion monopilote), qui répondra à la pénurie de pilotes de ligne, en particulier pour le transport de fret. Là ou l’utilisation des matériaux composites permet d’alléger le structures et réduire les coûts, l’utilisation de carburants durables permettra une aviation décarbonée répondant aux enjeux environnementaux. Airbus mène de nombreux projets de réduction de l’empreinte carbone des avions, avec des matériaux plus légers, des formes d’ailes améliorant la portance des avions ainsi que de nouveaux algorithmes d’optimisation des trajectoires. D’autres recherches sont menées sur les biocarburants et l’utilisation de l’énergie électrique. De nouveaux modes de production pourraient émerger avec l’arrivée des technologies d’impression 3D, les systèmes cyber-physiques et l’automatisation. L’un des projets majeurs d’Airbus pour les prochaines années est le développement de trois types d’avions à hydrogène ainsi que me test d’un système de propulsion à hydrogène sur un A380.
Une aviation commerciale durable doit d’abord développer des moyens de propulsions alternatifs, que ce soit au niveau du carburant ou de la technologie utilisée, tout en réduisant les coûts et en préservant au mieux les performances des appareils.
Ainsi, on peut citer l’exemple de l’avion électrique avec l’entreprise allemande Lilium, qui a développé le premier avion à décollage et atterrissage vertical (« eVTOL ») entièrement électrique. L’entreprise a annoncé en avril 2022 le début de la prochaine phase d’essais en vol en Espagne avec son démonstrateur technologique de 5e génération, Phoenix 2. Au cours des prochains mois, Lilium prévoit d’étendre le domaine de vol grâce à une transition complète et à un vol à grande vitesse. Daniel Wiegand, co-fondateur et PDG de Lilium, a déclaré : « Nous sommes ravis d’avoir lancé notre prochaine phase d’essais en vol en Espagne. Cette étape nous rapproche encore plus de notre objectif de créer un mode durable et accessible de mobilité aérienne régionale à grande vitesse et à faible bruit ».
Concernant la production de pièces pour l’aéronautique, l’entreprise suédoise SKF Aerospace a allié composites et automatisation, en investissant 2,5 millions d’euros pour automatiser une partie de sa production de bielles en composites des Airbus A350. Un investissement permettant un gain de masse compris entre 10 et 20% et de gagner en compétitivité industrielle. C’est justement L’A350F (la version cargo de l’Airbus A350) qui devrait être, à l’avenir, l’avion-cargo avec les meilleures performances environnementales. Le responsable d’Airbus International Christian Scherer a également déclaré : “grâce à sa structure en composite et à ses moteurs de dernière génération, il apportera une efficacité imbattable en termes de consommation de carburant, d’économie et d’émissions de CO2, favorisant la croissance durable à long terme du groupe”. Airbus espère compenser son retard sur le marché du cargo, et concurrencer le Boeing 777.
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