Actualités
L’énergie nucléaire est une énergie libérée lors d’une fusion ou fission nucléaire dont les usages peuvent être multiples. En effet, que ce soit dans un cadre civil ou militaire, le nucléaire dispose d’emplois différents. C’est notamment une des raisons qui fait que cette énergie est tant décriée, souvent à tort, par un public qui refusait, pour la plus grande majorité, son acceptation il y’a quelques temps.
La physique nucléaire fût découverte par le physicien Henri Becquerel de façon hasardeuse, avec la radioactivité au début des années 1900. Elle est longtemps restée dans une phase intermédiaire de recherche afin d’en maitriser les propriétés et ce n’est que plus tard que ce nouveau type d’énergie commence à être utilisée et démocratisée.
En France, les prémices de la filière nucléaire, mise en place entre 1950 et 1960, ont vu le jour avec la mise en service de réacteurs à uranium, à eau lourde et à eau pressurisée. Le 1er réacteur français produisant de l’électricité a été mis en service en 1956 et la 1ère centrale nucléaire française, fermée depuis 2011, était à Fessenheim dont la construction fut décidée à la fin des années 1960.
Durant les années 1950, la volonté française de développer le nucléaire trouve des partenaires européens et se matérialisera par la création d’une Communauté Européenne de l’Energie Atomique, CEEA ou Euratom, pour le nucléaire civil. Cette communauté est créée avec le traité Euratom signé en 1957 à Rome et son objectif est de garantir un cadre sécurisé et pacifique au développement de l’énergie. C’est notamment avec la création d’un programme nucléaire militaire que la France s’impose comme un des pays pionniers du nucléaire, l’utilisant à cette époque comme une arme de dissuasion en sortie de guerre.
Ce n’est néanmoins que plus tard, dans les années 70, que la France se focalise clairement sur le nucléaire, et ce ne seront pas les chocs pétroliers qui contesteront la légitimité de ce choix. En effet, les motivations de ce choix sont économiques mais aussi environnementaux car contrairement aux croyances populaires, le nucléaire est une solution bas carbone.
Néanmoins, des mouvements dits antinucléaires persistent, dont les motivations sont souvent erronées et viennent en ralentir l’essor en Europe, sans que cela n’impacte la France plus que cela. La France poursuit ses avancées sur le nucléaire et n’accorde en effet pas plus d’importance que cela à ces mouvements pacifistes qui revendiquent cette source d’énergie comme nocive et dangereuse à bien des égards.
Le nucléaire en France aujourd’hui
Aujourd’hui, avec ces avancées, la France est devenue le 2ème pays producteur d’électricité nucléaire au monde, derrière les Etats-Unis et devant la Chine, et donc le 1er pays producteur en Europe.
En termes de proportion par rapport à la population, la France est même le 1er pays au monde. Cette énergie provient de 58 réacteurs actifs répartis sur l’ensemble du territoire sur 19 sites nucléaire. La filière nucléaire constitue la principale source d’électricité en France qui reste dépendante de cette forme d’énergie représentant depuis les années 1990, plus de ¾ de la production française d’énergie.
Cette dépendance, que ses voisins ne connaissent pas, s’explique par le fait que la France ne dispose pas en abondance d’alternatives énergétiques comme le gaz, le charbon ou encore le pétrole.
Les avantages du nucléaire
Cette énergie permet de nombreux avantages à la France, au-delà de ses bonnes performances en termes de réchauffement climatique. Comme une sécurité énergétique, une facture d’électricité réduite qui rend le pays attractif et compétitif notamment en la plaçant 1er pays exportateur de la zone, mais aussi une création durable d’emplois. Au niveau de l’UE, l’énergie nucléaire assure 30% de l’électricité et la sécurité d’approvisionnement de 28 des pays membres est assurée par la France. La suprématie française dans ce secteur nucléaire s’explique par plusieurs facteurs, dont notamment sa maitrise de l’extraction de l’uranium et son expertise en matière de construction de centrales. La France dispose donc d’un savoir-faire compétitif dans cette technologie de pointe par rapport à ses voisins européens. Cela s’explique notamment par la densité des acteurs, omniprésents dans cette filière. En France, on compte environ 2500 entreprises au sein de la filière nucléaire, avec 220 000 emplois directs, qui plus est qualifiés et non délocalisables, et environ 400 000 emplois induits crées par externalité. Elle se place comme 3ème filière industrielle française derrière l’aéronautique et l’automobile, et les investissements consentis chaque année sont conséquents avec une moyenne à 1,3 Milliards d’€ par an. Cela est notamment dû au fait que les grands acteurs de la filière sont des grands groupes d’envergure mondiale comme EDF, Orano, Alstom, Bouygues ou encore Vinci.
Mais de nouvelles mesures pourraient ralentir son déploiement
Le plus gros obstacle à la filière nucléaire semble être la loi Energie-Climat qui vient ternir considérablement les perspectives pour cette solution certes dangereuse mais bas carbone, avec un objectif de réduction de 50% de sa production à l’horizon 2035 et une injonction de fermeture de 14 de ses 58 réacteurs.
En effet, cette loi votée en 2019 instaure un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 avec une sortie progressive des énergies fossiles et une volonté de développer les énergies renouvelables. Un des objectifs clairs de cette loi est de réduire la dépendance française à la filière nucléaire. Néanmoins, sous la direction d’Emmanuel Macron, le nucléaire reste un objectif à long terme, mais dans des modalités différentes, avec justement des progrès techniques qui en permettraient un usage maitrisé. Les difficultés sont dues, entre autres, au fait que le débat au sujet du nucléaire n’est pas réellement éclairé comme le traduit une étude menée par BVA en 2019. Cette étude a montré que la majorité (69%) des sondés pensaient que le nucléaire était responsable « un peu » ou « beaucoup » de la production de gaz à effet de serre, tandis qu’environ 10% des sondés pensaient également que le nucléaire en produisait plus que le charbon, le pétrole ou encore le gaz. Ce n’est là en réalité qu’un « effet de halo » qui signifie que l’on s’imagine que tout pollue alors qu’en réalité, si le nucléaire rejette du CO2, ces rejets sont vraiment minimes et on peut y voir davantage une volonté de placer le nucléaire en bouc émissaire.
Sauf si le progrès technique permet de nouvelles perspectives
Les progrès technologiques laissent entrevoir une possibilité de redéploiement de cette filière, en rupture avec l’actuelle, notamment grâce à la fusion nucléaire, qui reste conditionnée à sa maitrise parfaite et la possibilité de construire 6 nouveaux EPR en France. Ce projet est à l’initiative d’EDF ayant lancé un appel d’offres et déposé un dossier au gouvernement de l’Hexagone mais aucune décision ne devrait être prise avant 2023. Le projet EPR de Flamanville a connu néanmoins une grande désillusion avec son coût qui se voit multiplié par 4 et un retard de 10 ans par rapport aux attentes initiales.
Les nouveaux investissements consentis pour la filière nucléaire ont pour objectif de développer la technologie pour en sécuriser l’usage et révolutionner ce secteur, ce qui permettra donc de faire évoluer les mentalités et les avis, qui divergents mais qui sont surtout souvent négatifs à l’égard du nucléaire.
En effet, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, la France a annoncé un plan d’investissement d’1 milliards d’€ dans la nouvelle technologie des petits réacteurs modulaires (SMR). L’objectif de la France est notamment d’établir son propre projet baptisé Nuward. Moins coûteux à produire, moins dangereux, facilement ingérables au réseau, les nouveaux petits réacteurs modulaires disposent d’un nombre d’avantage assez conséquent pour en faire l’alternative tant attendue au niveau du nucléaire, qui pourrait bien dans les prochaines années le remettre sur le devant de la scène.
Ces progrès technologiques permettent notamment de faire évoluer les mentalités. Deux sondages menés par BVA à deux périodes différentes, le premier était en 2019 et le second en 2021, permettent de montrer l’évolution positive des préjugés sur le nucléaire car seulement 15% des Français considèrent aujourd’hui le nucléaire comme un handicap contre 34% deux ans auparavant. Pour aller plus loin, 50% considèrent même le nucléaire comme un atout sur lequel la France doit s’appuyer dans une logique de réduire son empreinte carbone. Néanmoins, la crainte principale pour la majorité des Français, 59%, demeure le traitement qui sera réservé aux déchets, mais il faut savoir que lorsque qu’on retire le réacteur, 96% de ce qui reste est recyclable et donc ne sera pas jeté ou polluant.
alex.roman@surfeo.eu Office: +33 (1) 55 17 14 73
Articles similaires
J'ai compris.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour nous permettre de vous offrir le meilleur service.