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I – Qu’est-ce que l’hydrogène vert ?
L’hydrogène vert est un vecteur d’énergie verte qui ne peut être produit qu’à partir de l’électrolyse de l’eau permettant d’en extraire l’énergie. Elle est ainsi considérée comme une énergie renouvelable.
Son utilisation est devenue, selon les experts d’UBS, incontournable pour des états désireux de réduire drastiquement leur empreinte carbone mais reste pour le moment limitée car elle reste peu rentable due à des coûts de production et de mise en place élevés.
Néanmoins, les progrès technologiques futurs permettent d’entrevoir la possibilité de voir cette énergie développer l’ensemble de son potentiel avec notamment l’apparition de l’hydrogène dit « bleu » issu de gaz naturel.
II – Qui en sont lesdits « gagnants » ?
De nos jours, nous assistons à une augmentation des prises de conscience qu’une transition énergétique est nécessaire mais surtout qu’elle peut même s’avérer intéressante pour les acteurs économiques. L’utilisation d’infrastructures existantes pour utiliser le gaz naturel en est une des explications. On observe alors une croissance du nombre d’entreprises qui misent sur des stratégies basées sur l’hydrogène.
Les experts estiment ainsi que les mieux placés pour profiter de cette tendance pour l’hydrogène sont les producteurs d’énergies renouvelables, éolien et solaire. Des producteurs d’énergie intégrés ainsi que des chantiers navals et des équipementiers sont également bien placés dans cette course.
Parmi ces gagnants, plusieurs projets devraient être lancés prochainement. C’est d’ailleurs le cas avec Air Liquide qui prévoit de construire en Allemagne une unité de production par électrolyse d’hydrogène renouvelable qui devrait voir le jour en 2023 et qui a fait l’objet d’un financement public, traduisant encore cette volonté de miser sur cette énergie.
L’étude France Hydrogène dévoile également plusieurs projets avec 2 scénarios qui se dégagent. Le premier serait un déploiement de 680k Tonnes d’hydrogène à l’horizon 2030 réparti entre le secteur industriel (70%), de la mobilité (23%) et énergétique (7%). De plus, cet objectif pourrait être rehaussé de 50% en cas d’avancement favorable et c’est le deuxième scénario qui lui viendrait davantage soutenir la mobilité (30%) et l’énergie (12%) bien que le secteur industriel (58%) soit toujours privilégié.
Ces ambitions pourraient générer un marché annuel de 2,5 à 4 milliards d’euros dans la vente d’hydrogène et les déploiements auraient lieu dans 7 grands bassins français (Nord, Sud-Ouest, Rhônalpin, Grand Ouest, Moselle, Méditerranéen et la Vallée de la Seine) représentant 85% de la demande totale. Les 15% restants feront l’objet d’autres projets principalement axés sur un déploiement de véhicules à hydrogène. Le déploiement de la chaîne nationale d’approvisionnement en hydrogène présente un besoin de financement de 7 à 12 Milliards d’euros pouvant être soutenu par l’Etat ou par des incitations règlementaires car le prix du carbone et sa commercialisation pour une estimation de 4 à 5 Milliards d’euros ne permettront pas de couvrir l’ensemble des coûts qui lui sont associés estimés de 11 à 17 Milliards d’euros.
Tandis que certaines industries peuvent sourire face à l’engouement que suscite l’hydrogène, il n’en demeure pas moins que des perdants vont également se dégager et c’est l’industrie de l’acier qui parait la plus exposée à d’éventuelles taxes carbones.
III – Pourquoi ?
Cette tendance globale s’explique par d’autres facteurs que la simple utilisation d’infrastructures existantes qui permettraient ainsi de ne pas en construire. Elle s’explique principalement par la prévision d’une baisse importante des coûts de production dans ce secteur de 75% entre 2020 et 2030 soutenue par une deuxième baisse de 50% entre 2030 et 2050. Les coûts de transport seront également un facteur explicatif d’une hausse de la place de l’hydrogène car ils prévoient de diminuer de 30% à l’horizon 2030.
Les baisses couplées de ces deux coûts pourraient ainsi rendre ce marché bien plus compétitif et attractif qu’il ne l’était jusqu’alors et forcément intéresser de nouveaux acteurs qui miseront dessus, contribuant encore davantage à son essor.
IV – Sont-ils réellement gagnants ?
Néanmoins malgré ces espoirs, des incertitudes sont tout de même à mettre en évidence. C’est notamment le cas pour le secteur aérien où les vols longs courrier ne pourraient pour l’instant pas être assurés par l’hydrogène. L’objectif reste néanmoins d’en démocratiser l’usage car les alternatives semblent lointaines dans ce secteur. Au niveau des véhicules dits « lourds » tels que camions ou autobus, l’hydrogène dispose d’un vrai rôle à jour et pourrait s’y imposer grâce à l’autonomie quelle peut fournir, sans équivalent.
Des limites ainsi que des substituts se développent également en parallèle comme l’électrification directe ayant démontré son potentiel dans les secteurs automobile et ferroviaire face à l’hydrogène avec une solution plus efficace, moins chère donc économiquement rentable et même plus verte car elle n’émet pas de gaz à effet de serre.
Ainsi, malgré les espoirs entrevus l’hydrogène soulève encore un certain nombre d’interrogations principalement axés sur sa rentabilité mais aussi sur la nécessité de son usage face à des alternatives qui émergent.
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