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Alors que la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine frappe de plein fouet l’Europe, l’Union Européenne a mis en place un embargo sur le gaz Russe. Si la Russie fournit à 40% son gaz naturel à l’UE, la problématique à laquelle l’UE est désormais confrontée est celle des alternatives au gaz russe, soit, le gaz naturel. Dès lors, de nombreux pays se tournent vers le GLN et pensent qu’il pourrait se substituer au gaz naturel. Le GNL serait-il une solution à long-terme pour l’Europe ?
Le gaz naturel essentiellement composé de méthane, et le GNL sont le même hydrocarbure. Leur seule différence relève de leur état : le gaz naturel est gazeux et circule par gazoduc alors que le GNL a été mis à l’état liquide. Pour son transport, il doit être plongé dans un milieu d’une température inférieure à -160°C.
Ainsi, le GNL présente avantage de plus par rapport au gaz naturel : Il peut alors être transporté par bateau dans des cuves avec un volume 600 fois moins important que le gaz naturel.
Malgré son incontestable avantage, les volumes de GNL sont très bas pour remplacer en totalité le gaz russe à l’échelle de l’Europe. De plus, l’usage de ce gaz impliquerait la construction supplémentaire de méthaniers dans les ports, ce qui serait long et coûteux à mettre en place.
Depuis cette crise russo-ukrainienne, les pays membres de l’UE sont de plus en plus portés par les projets liés au GNL.
Avec 16 cargaisons livrées, la France est depuis mars la première destination pour le GNL américain. Un total de 16 cargos de GNL en provenance des Etats-Unis a été livrés le mois dernier dans le pays, soit deux fois plus qu’au mois de février.
La France se place ainsi en première position avant l’Espagne avec quinze cargaisons, le Royaume-Uni avec douze cargaisons et la Corée du Sud, la Turquie et les Pays-Bas avec huit cargaisons chacun.
“La France a une grande façade maritime qui lui permet d’importer du gaz liquéfié. En revanche chez nos voisins allemands et italiens, le gaz russe pèse très significativement et représente plus de 50% de leurs approvisionnements en gaz.” cite Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine.
Etant donné que les États-Unis se sont engagés fin mars à fournir 15 milliards de m3 supplémentaires de GNL à l’UE en 2022, Bruxelles s’efforcera d’assurer une demande stable de GNL américain en mesure d’approvisionner 50 milliards de m3 supplémentaires par an jusqu’en 2030.
Le GNL nécessite d’équipements spécifiques pour être acheminé. Coûteux et longs à construire, les pays européens investissent dans la construction d’infrastructures de GNL.
L’Allemagne avait annoncé début mars, le projet de construction de son premier terminal terrestre. Bien que la durée de construction de ce type de chantier puisse durer plusieurs années, l’Allemagne a tout de même investi 3 milliards d’euros dans un projet de location de trois ou quatre terminaux flottants d’importations de GNL. Ils permettront à l’Allemagne d’augmenter ses capacités d’importation de GNL en attendant la construction de son premier terminal terrestre.
Sans eux, l’Allemagne doit actuellement recourir aux terminaux terrestres installés dans d’autres pays de l’UE, ce qui limite ses capacités d’importation.
De même, en France, les pouvoirs publics ont incité TotalEnergies d’installer un cinquième terminal flottant de stockage et de regazéification dans le port du Havre.
Raccordé au réseau de gazoducs d’Engie, il permettrait d’augmenter les capacités d’importation de GNL de la France. Ce projet d’infrastructure qui ne verra pas le jour avant 12 à 18 mois accroîtra la capacité d’importation française de GNL de 3,9 millions de tonnes.
Pour finir, la question de l’approvisionnement en gaz étant urgente, les États membres de l’Union européenne réfléchissent à d’autres alternatives plus rapides à mettre en place. En Italie, le directeur de l’autorité portuaire des ports de l’Adriatique a proposé au gouvernement de disposer un navire de type FRSU (Floating Storage Regasification Unit). Ces navires permettront de gazéifier du GNL arrivé par des méthaniers directement sans passer par un terminal terrestre.
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