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L’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables et non d’énergies fossiles, est en passe de devenir la première source d’énergie alternative. Aujourd’hui, sur environ 120 millions de tonnes d’hydrogène produites par an, l’hydrogène vert en représente moins de 1 %.
Le 9 septembre 2020, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ont présenté la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné en France. L’objectif de cette stratégie nationale bas carbone pour l’industrie : 53 millions de tonnes émises par an en 2030 contre 80 millions de tonnes émises par an aujourd’hui. Contrairement à l’hydrogène carboné, qui engendre de l’ordre de 9 millions de tonnes de CO2 par an, l’hydrogène dit « décarboné » a une production et une utilisation qui n’émettent pas de CO2. Son utilisation cible la mobilité lourde, notamment le transport collectif de personnes et le transport de marchandises.
L’hydrogène décarboné est un axe prioritaire d’investissement pour la France, compte tenu des enjeux environnementaux, des enjeux économiques (création d’une filière et d’un écosystème industriels créateurs d’emplois), des enjeux de souveraineté énergétique et d’indépendance technologique. L’Etat a déjà apporté son soutien financier à la filière, pour une stratégie nationale de 7 milliards d’euros visant à accélérer la transition écologique et créer une filière industrielle dédiée ; les priorités de cette stratégie sont de décarboner l’industrie en faisant émerger une filière française de l’électrolyse, développer une mobilité lourde à l’hydrogène décarboné, et soutenir la recherche, l’innovation et le développement de compétences afin de favoriser les usages de demain.
A l’échelle européenne, l’hydrogène décarboné est une technologie clé pour atteindre les objectifs climatiques et pour la création d’emplois industriels, conserver un avantage compétitif au niveau mondial et devancer les industries américaines et asiatiques sur le long terme. De nombreux appels à projets ont déjà eu lieux depuis 2020.
La Commission européenne a égaalement créé la Clean Hydrogen Alliance, qui permettra d’organiser et coordonner les travaux des industriels et des Etats membres sur cette thématique. Plusieurs d’entre eux ont déjà exposé leur stratégie sur l’hydrogène, comme l’Allemagne ou le Portugal. D’autres ont prévu de le faire prochainement. La construction d’un Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC), permettra de financer conjointement la création d’une chaîne de valeur à l’échelle européenne sur l’hydrogène.
Face à une demande « exponentielle » pour de l’hydrogène vert en France, des entreprises investissent dans cette technologie, à l’image de Lhyfe, avec l’installation d’un électrolyseur et d’éoliennes à Bouin, en Vendée, qui alimente en carburant écologique une station multi énergies pour le plein de différents types de véhicules de la ville de la Roche- sur-Yon. Pour répondre à une demande toujours plus grande, d’autres sites de productions vont se déployer ailleurs France et en Europe cette année, annonce Matthieu Guesné, le fondateur de l’entreprise.
Une autre startup, GEN-HY, possède une unité de fabrication de membranes AEM (Anion Exchange Membrane) destinées à la production d’hydrogène vert compétitif. Cette unité implantée à Orly (94) est une première en France. Cela permet d’améliorer de 20 % les rendements de l’électrolyse de l’eau, avec la promesse de baisse des coûts de production.
Orly est la première unité française à produire sa propre membrane AEM, et la troisième en Europe et la septième dans le monde. Un chiffre d’affaires attendu pour ce site est de 6 M€ dès le deuxième trimestre 2022.
D’autres innovations dans la production d’hydrogène voient le jour dans l’Hexagone ; dans les forêts jurassiennes, le Groupe Corbat a élaboré un procédé pionnier qui permet de produire de l’hydrogène à base d’écorce de feuillus, valorisant par cela le bois issu des forêts de la région. Ou encore, Athena Recherche et Innovation, une jeune entreprise du Maine-et-Loire, a développé un procédé innovant permettant de récupérer du biochar et de l’hydrogène des déchets et effluents de l’industrie agroalimentaire qui a attiré l’attention de géants de l’énergie, le tout dans une démarche d’économie circulaire.
Le 12 octobre dernier, le plan d’investissement France 2030 a été présenté par le Président de la République dans l’objectif de faire de la France le leader de l’hydrogène vert. Il a rencontré les équipes de l’entreprise Genvia qui participe activement au développement de cette industrie et qui incarne l’ambition du plan France 2030.
D’autres entreprises du domaine de l’énergie ambitionnent de produire et de commercialiser de l’hydrogène vert au même prix que celui issu des énergies fossiles. Regroupés en collectif, trente industriels européens de l’énergie ont uni leurs recherches en vue de promouvoir l’hydrogène vert à des prix compétitifs et ont créé l’alliance « HyDeal Ambition ». Thierry Lepercq, porte-parole du consortium et patron de Soladvent affirme que « HyDeal sera trois fois plus rapide à mettre en place qu’un réacteur de troisième génération (EPR) et générera dix fois plus d’énergie »
Deux autres grandes entreprises, Total et Engie ont signé un accord de coopération pour concevoir, développer, construire et exploiter le projet Masshylia, le plus grand site de production d’hydrogène vert sur électricité 100% renouvelable en France, à Châteauneuf-les-Martigues en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette initiative permettra d’éviter 15000 tonnes d’émissions de CO2 par an. Le projet a de nombreux points forts comme la mise en œuvre de 5 innovations qui préfigurent les solutions de décarbonation de l’Industrie, ou bien une meilleure sécurité industrielle grâce à l’utilisation de modèles numériques 3D pour tous les composants de l’installation. Total et Engie visent un début de construction des installations en 2022 en vue d’une production en 2024.
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