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Dans un contexte où s’opère la transformation numérique dans le secteur de la défense, accélérée par une situation géopolitique tendue, le groupe aéronautique et de défense Airbus accélère aussi dans le domaine de la cybersécurité. L’entreprise va réorganiser, dès le 1er juillet, ses activités de services en cybersécurité au sein d’une organisation unique.
Suivre le dynamisme des secteurs de la cybersécurité et la cyberdéfense
Le Conseil de l’Europe du 30 et 31 mai annonçait que “L’Union européenne….augmentera ses capacités en matière de sécurité et de défense grâce à des investissements plus nombreux et de meilleure qualité, en mettant l’accent sur les insuffisances stratégiques recensées”. L’étude conjointe de la Commission européenne et de l’Agence européenne de défense a souligné que ces insuffisances sont dans la défense aérienne, le spatial et la cybersécurité. Aux Etats-Unis, les évènements s’accélèrent aussi en matière de cybersécurité et de cyberdéfense. Le Pentagone a ainsi passé pour près de 6 Md$ de contrats en 2021 au profit des forces armées américaines.
Pour Airbus, ces changements annoncés représentent une perspective de développement avec des contrats à récolter. C’est à la veille du Forum International de la Cybersécurité (FIC), du 7 au 9 juin 2022, que le groupe Airbus a dévoilé, jeudi 2 juin, une réorganisation de ses activités en matière de cybersécurité ; Airbus va mettre en place dès le 1er juillet l’entité Protect, regroupant les activités de services d’Airbus Cybersecurity et d’Apsys, bien qu’il y ait quelques interrogations venant de ceux qui regrettent que les activités liées aux programmes militaires et à l’édition de logiciels ne soient pas incluses dans l’opération. L’activité d’Airbus Protect sera recentrée sur les services cybersécurité avec ceux de la filiale d’Airbus Absys, spécialisée dans la sécurité et la gestion des risques industriels. Les activités Defense & Space connected intelligence ne sont pas concernées par ce recentrage.
Airbus Protect va concerner 1 200 personnes de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni et d’Espagne. Ses missions sont complémentaires de celles en édition de logciels (via en particulier le rachat de Stormshield, ex Arkoon et Netasq) mobilisant près de 400 employés ou encore des programmes et projets pour les services aux gouvernements totalisant aussi environ 400 personnes. Cette réorganisation aurait bénéficié d’une large approbation des instances du personnel et syndicales.
Airbus compte gagner en agilité et en savoir-faire
En parallèle de cette réorganisation, Airbus continue de renforcer son potentiel de savoir-faire avec une augmentation de ses investissements et une politique de rachat de sociétés. Par exemple, sa filiale Stormshield va bénéficier d’un plan d’investissement essentiellement axé sur les activités de R&Da. La société, qui regroupe 400 experts et propose des solutions de sécurité des données, des terminaux et des réseaux, va ainsi renforcer les capacités et les performances de ses produits et accélérer le développement de ses activités internationales. Sans oublier les équipes d’Airbus, soit 400 experts, qui continuerons à « développer leur expertise et leur activité au profit de clients et de programmes dans les secteurs de la défense et du spatial ».
Airbus vise à gagner en agilité dans un secteur très concurrentiel, Protect étant une entité considérée comme plus agile au niveau de l’organisation, des processus et de la réactivité. Ainsi, Apsys, pour le projet Cerean, absorbe une activité qui serait plus efficace dans une structure spécialisée soumise à une forte pression concurrentielle et qui ne supporte pas toutes les lourdeurs du groupe, comme le notait en début d’année le syndicat FO Airbus.
En rapprochant les services Airbus Cybersecurity avec ceux d’Apsys, Airbus optimisera les coûts et permettra une meilleure communication et collaboration entre les équipes.
Ce nouveau changement chez Airbus dans la défense s’inscrit dans une volonté plus large de renouvellement du groupe portée par les enjeux internationaux, comme le montre la dynamique post-covid de la filiale Airbus Helicopters.
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