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Alors que la conquête spatiale ne cesse d’évoluer, les acteurs privés jouent rôle de plus en plus important tels que Space X aux Etats-Unis ou encore le développement du tourisme spatial avec l’envol de Jeff Bezos en juillet 2021, l’Europe regarde aussi vers l’espace. De nouvelles infrastructures et technologies et même un nouveau marché : voici un aperçu des ambitions spatiales européennes.
En abaissant les coûts de mise en orbite, les fusées réutilisables révolutionnent la conquête spatiale. Il s’agit de la réutilisation partielle ou totale du premier étage de lancement. Les Américains ont développé la fusée Falcon 9 de SpaceX, dont l’étage a été réutilisé déjà neuf fois. En Europe, l’ESA, le Centre national d’études spatiales (Cnes) et Ariane Group devraient créer le premier lanceur réutilisable développé d’ici 2030. Comme l’a confirmé Bruno Le Maire sur le site d’Arianne: « manqué le virage du lanceur réutilisable, nous n’y avons pas cru, nous avons pris du retard par rapport à nos partenaires américains qui ont développé SpaceX et Falcon 9, et ce retard il faut le rattraper ». Ce lanceur baptisé Maïa « doit pouvoir être opérationnel en 2026 ». Une occasion pour favoriser la compétition dans le monde spatial et innover des projets tels que les petits lanceurs réutilisables, destinés à mettre en orbite des petits satellites.
Jusqu’à maintenant, l’Europe spatiale mise sur Ariane 6 qui marque la première page des futurs lanceurs européens. Son premier lancement est prévu au premier semestre 2022. Conçue pour des gros satellites et pour l’exploration spatiale, Ariane 6 permet le lancement de plusieurs mini satellites à la fois. L’arrivée d’une nouvelle famille de lanceurs européens réutilisables et éco-responsables servira les besoins de l’accès souverain à l’espace de l’Europe dans les prochaines décennies.
Cependant, l’Europe ne part pas de zéro. Deux technologies importantes étaient déjà en développement : d’une part un nouveau moteur, Prometheus, dont l’essai du premier exemplaire a lieu début 2022 à Vernon. Puis, le démonstrateur d’étage réutilisable Thémis, qui permettra le retour sur Terre et une réutilisation un lancement suivant.
Le télescope James Webb, le plus ambitieux de l’histoire de l’exploration spatiale a été lancé avec succès avec la fusée Ariane 5 le samedi 25 décembre, depuis le centre spatial de Kourou. Faisant l’objet d’un projet de dix milliards de dollars et trois décennies de développement, il est le fruit de la collaboration entre les agences spatiales américaines (NASA), européennes (ESA) et canadiennes (CSA).
Ce téléscope qui a révolutionné les pratiques de construction dans l’aérospatial dispose d’un miroir de plus de 6 mètres de mécanismes mobiles pour se déplier. Il est aussi muni des imageurs, des spectromètres, un pare-soleil, contenant le système de propulsion et de communication. La mission de James Webb durera cinq ans et pourrait s’étendre jusqu’à dix ans.
La contribution de l’Europe et de la France à ce projet n’est pas négligeable ; notamment du fait de son partenariat entre la Nasa et l’Europe pour le lancement du télescope. Ceci est une première pour une mission institutionnelle américaine. L’agence spatiale européenne (ESA) a aussi fourni des instruments, le MIRI (Mid-InfraRed Instrument). La France a contribué à l’une des deux parties de cet instrument, l’imageur MIRIM (équivalent d’une caméra), développé par le Cnes, le CEA et plusieurs laboratoires français.
Que désigne le terme de « NewSpace » ? Le NewSpace est un nouveau secteur industriel entrepreneurial, né aux États-Unis, qui consiste en l’investissement des entreprises privées dans l’espace. La filière représente aujourd’hui un nouveau marché conséquent. Il est caractérisé par l’échange de technologies entre l’aérospatial et d’autres domaines comme les innovations du numérique, du Big Data ou de l’aéronautique.
En chiffres, le NewSpace représente plus de 300 milliards de dollars. En France, cette filière d’un d’investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires, représente plus d’une centaine d’acteurs dont une quarantaine de start-up et de laboratoires de recherches de plus de 700 salariés.
Pour illustrer la dynamique du NewSpace européen, on peut citer Charles Beigbeder, à la tête d’Audacia qui s’est lancé dans le New Space avec Geodesic.
À Reims, Venture Orbital Systems, une jeune startup fondée par Stanislas Maximin, a inauguré une usine pour produire le premier microlanceur français qui pourra envoyer jusqu’à 70 kilos de charges utiles à 600 kilomètres d’altitude.
Enfin, au stade de projet, la constellation de connectivité souveraine européenne pourrait devenir un programme en 2022. La Commission européenne a attribué une première étude de 7,1 M€ aux « industriels établis du secteur » en décembre 2020. Puis, a sélectionné deux consortiums d’entreprises issues du NewSpace pour des études alternatives de six mois, d’un montant de 1,4 M€ chacune. Il s’agira pour ces deux groupes de définir les besoins de connectivité sécurisée qui pourraient être desservis par un système européen panachant différentes orbites, pour ainsi recommander une infrastructure optimale souveraine.
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